Thématique 2

Evolutions climatiques et environnement dans le pastoralisme

Des sociétés pastorales historiquement adaptées aux variabilités climatiques, des enjeux nouveaux. La caractéristique du pastoralisme en zones sub-arides, à savoir l’intensité des interactions entre les gens, les animaux et le milieu, permettant aux pasteurs de tirer le meilleur parti de ressources hétérogènes et variables, est mise à l’épreuve par les contraintes de plusieurs types, et notamment par les évolutions climatiques à moyen terme.

Dans les interactions élevage pastoral – milieux, au-delà des questions récurrentes de déplétion de la biodiversité dans les parcours et des conditions de sécurisation des pratiques et des systèmes, d’autres controverses se font également jour. Elles ont trait au changement climatique et aux contributions directes et indirectes des filières animales aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions sont issues principalement de la fermentation entérique, des effluents, de la déforestation et des cultures à destination de l’alimentation animale. Dans le débat, eu égard au fait que l’on rapporte généralement ces émissions à des unités de produits (kg viande, lait etc..), les systèmes pastoraux sahéliens dont la productivité est limitée par la nature extensive et les contraintes saisonnières du climat, sont particulièrement pointés du doigt quant à la nécessité de l’atténuation des intensités d’émission et d’amélioration de leur efficience.

Les controverses GES en font naître d’autres qui leurs sont corrélées, sur les consommations d’énergie non renouvelables, les pertes et gaspillages d’azote dans les effluents, les flux et stocks de carbone que mobilise l’élevage. Elles ravivent l’intérêt de mettre également mieux en évidence les externalités positives et certifiables des activités d'élevage en matière d’environnement (gestion de la strate arborée, maintien de la biodiversité et des territoires, stockage de carbone dans les parcours, émissions évitées…) et les contributions économiques et sociales aux activités locales (exploitation et valorisation des produits forestiers, interaction agriculture-élevage pastoral, effets d'entraînement économiques …

L’élevage pastoral subit également en premier les conséquences du changement du climat dans l’évolution des longueurs de saisons, la récurrence d’évènements extrêmes, la disponibilité moindre en ressources. Les pratiques de mobilité pastorale, aujourd’hui au centre de l’attention de plusieurs projets /programmes de recherche développement régionaux, sont dans le même temps sévèrement compromises par des investissements agro industriels qui fragmentent les espaces et spécialisent les territoires.

Le climat change, quelles en sont les manifestations observables dans les milieux et les pratiques ? Comment concevoir l’adaptation des pratiques, des cadres légaux tout en atténuant les effets de l’élevage sur le climat ? Comment mieux contextualiser les inventaires de contributions aux émissions, aux échelles territoriales, nationales, régionales ?; Dans les interactions positives entre les arbres, les surfaces herbacées, les animaux, comment potentialiser les stockages de carbone dans les espaces pastoraux et certifier les pratiques dans l’accès aux rétributions futures ? Dans les interactions avec l’agriculture, comment intensifier les flux d’échanges et contribuer à l’atténuation des contributions aux changement du climat dans les cultures et élevages ? Dans quelle mesure et sous quelles conditions d’action collective, privée et publique, les systèmes élevages, cultures, forêts en zones sèches peuvent-ils mieux s’articuler ?…

 

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